La Réunion, tour de l'ile
- Lucie Lasserre
- 22 nov. 2020
- 17 min de lecture
Foncez, si : vous aimez manger épicé, vous adorez la montagne et les randos plus que tout, vous souhaitez une destination dépaysante où l'on parle français.
Passer votre chemin, si: vous êtes plus "farniente" que randonnées, vous êtes allergique à la patience, la cuisine en sauce n'est pas votre tasse de thé, vous trouvez bizarre de manger des fruits en plat.

Aller à la découverte de l'île de la Réunion c'est aller à la rencontre du langage créole, de la dodo, des restes de lave noire comme du charbon, de la nature qu'offre le cirque sauvage ou encore des odeurs de punch sur les marchés. Les odeurs épicées et créoles s'élevant des marmites nous rappellent que la Réunion est vivante, surprenante et continuellement en mouvement. Même si elle est esclave de la nature impétueuse, ce ne sont ni les coulées de lave jaillissant des entrailles de sa terre, ni les cyclones qui la traversent qui vont empêcher l'île de délaisser sa douceur de vivre.
Allez mes petits margouillats, je vous emmène à la découverte de l'île Bourbon où la nature semble exploser de tous les côtés !
Carte d'identité de la "Rényon"
Avec à peine 900 000 habitants, cette île a connu une histoire difficile même si aujourd'hui elle est la terre de la fraternité et de la culture universelle. Cette petite île de l'archipel des Mascareignes est située au sud ouest de l'océan indien dans l'hémisphère sud, à 170 km de l'île Maurice et 700km de l'île de Madagascar. Devenue un département et une région d'outre mer (DROM, code outre-mer 974) depuis le 19 mars 1946, elle bénéficie d'un climat tropical de part l'influence de la proximité du tropique du Capricorne, ce qui la positionne sur la route des cyclones, dont elle est souvent victime. Elle présente un relief escarpé , travaillé par une érosion qui fût très marquée au cours du temps et le Piton de la Fournaise, volcan très connu de l'île culmine à 2512 km.

Autrefois connue sous le nom de Mascareigne ou Bourbon, l'île de la Réunion ne fût habitée qu'au milieu du 17ième siècle. Cependant, c'est sous ce deuxième nom qu'elle devient une escale de la Compagnie Française des Indes Orientales puis à partir de 1710, une véritable colonie pratiquant la culture du café. Ce n'est qu'en 1760 qu'elle est réaffectée en plantation de canne à sucre au terme des guerres napoléoniennes et en 1848, que l'esclavage y est aboli et qu'elle fût rebaptisée du nom qu'on lui connait aujourd'hui.
La langue officielle est le créole réunionnais même si la plupart de la population parle le français. Cette population se caractérise par la jeunesse de ses habitants ainsi que les origines variées de ses locaux. A la fois, européens, ouest-africains, est-africains, malgaches, indiens, annamites, malais et chinois, cette cohabitation a donné lieu à une gastronomie riche, une musique ouverte et des religions se rencontrant autour d'un syncrétisme inédit. Les autres langues parlées par différentes communautés sont le tamoul (indiens de Tamil Nadu), le gujarati (indo-musulmans originaires de Gujarat), le chinois, le malgache ou encore le comorien. Son chef-lieu est Saint-Denis et vous paierez en euros lors de votre séjour sur l'île.
Saint-Denis, le chef-lieu de la Réunion se situe au nord de l'île, elle-même divisée en 2 régions; la Côte au vent, et la Côte sous le vent qui sont en fait 2 zones climatiques totalement différentes. La moitié de l'île au vent (moitié nord), est riche en cascades et paysages verdoyants alors que la moitié de l'île sous le vent (moitié sud) est plus sèche, on y trouve des plages et il y fait beau presque toute l'année.

Il existe 2 saisons au cours de l'année; une période sèche pendant l'hiver austral de mars à septembre et la période des pluies en été de décembre à mars. Cette saison subit le passage de plusieurs dépressions tropicales. Il y 3 sous-préfectures; Saint-Pierre au sud, Saint-Paul à l'ouest et Saint-Benoît à l'est. La station balnéaire la plus réputée est Saint-Gilles mais on peut citer également Saint-Paul et Saint-Leu.
A la Réunion, nombreuses sont les activités à faire en dehors de la plage et de la farniente. L'île n'est pas réputée pour ses magnifiques plages, loin de là. N'oublions pas que la Réunion est une île volcanique et qu'elle est souvent traversée par des dépressions tropicales, ainsi son littoral est endommagé et n'offre pas de belles plages. Sauf à Saint-Gilles, ce qui rend l'endroit surpeuplé ! On part à la Réunion généralement pour découvrir une nature flamboyante, faire de la randonnée, faire du rafting et du canyoning, faire de la plongée ou de la pêche au gros et découvrir une cuisine savoureuse.
Prendre de la hauteur pour mieux admirer

La Réunion est une île volcanique et offre donc un relief très montagneux. Une des randonnées à faire est sans nul doute le Piton de la Fournaise. Ce volcan toujours en activité et rentrant en éruption tous les neuf mois, en fait l'attraction numéro 1 l'île et aussi le volcan le plus actif ... du monde ! Même si l'endroit reste touristique, on est scotchés par l'ambiance lunaire et "star wars" qui règne là-bas. Le voyage sur la lune assuré. Le site est localisé dans le sud-est de l'île et offre de nombreuses randonnées et les sentiers balisés sont très bien entretenus par l'ONF. Ce colosse culminant à 2631 mètres, est âgé environ de 500 000 ans et il est classé depuis 2010 au patrimoine mondial de l'Unesco, tout comme le Piton des neiges et les cirques de la Réunion qui font partis du Parc National de la Réunion. Il faut traverser la Plaine des Sables pour arriver au sommet du Piton. Il ne constitue pas de réel danger pour les réunionnais même si des débordements peuvent survenir et entraîner l'évacuation des maisons et des villages (du côté du Tremblet ou Bois-Blanc). Fait intéressant et mystique, en 1977, une coulée de lave avait englouti plusieurs maisons du côté de Saint-Rose mais s'était arrêtée sur la parvis de l'église Notre Dame des laves, que l'on peut visiter aujourd'hui et où l'on peut voir des photos de cette épopée miraculeuse décrite par les locaux !
La montée du Piton de la Fournaise peut être débutée au Pas de Bellecombe et la randonnée dure 4 à 5 heures. Cette randonnée implique de descendre jusqu'à la Chapelle de Rosement puis de monter ensuite jusqu'au sommet du Piton, au cratère Dolomieu. Cette étape d'1 heure de grimpette reste assez difficile pour les marcheurs du dimanche. Ensuite, on peut redescendre jusqu'au Formica Leo et revenir sur le Pas de Bellecombe. Le bon plan pour en prendre encore plus plein les yeux, c'est de faire cette randonnée de nuit, de partir du gîte du Pas de Bellecombe vers 3h du matin, lampe frontale et marcher au clair de lune !
Les nombreuses randonnées qu'offre la Réunion s'axent autour des différents cirques du Parc National de la Réunion; le cirque de Cilaos, le cirque de Salazie et le cirque de Mafate.

La route aux 400 virages. Voilà comment est annoncée la route qui mène au village de Cilaos. Ni une, ni deux et pas découragés pour deux sous, nous nous engageons sur cette route de la mort !
Cilaos, petit village tranquille et niché au creux de ce cirque, le plus ensoleillée et sec de la Réunion, produit du vin, des broderies, des lentilles, de l' eau pétillante mais il est aussi connu pour être une station thermale. Cilaos dérive du malgache "Tsilaosa" et on peut y débuter des randonnées à travers le cirque, mais également y venir pour son activité thermale ou encore pour participer à la fête des vendanges. Ce cirque de 8436 hectares est drainé par 4 ravines qui se réunissent pour former le Bras de Cilaos et délimiter ainsi 4 îlets; à l'ouest l'Ilet des Cordes, au centre le Plateau des Etangs, à l'est le Bras de Saint-Paul et au sud, Palmiste Rouge.
La population est répartie sur Bras Sec, l'Ilet à Cordes et Plamiste Rouge principalement. Le village de Cilaos est au centre de ce cirque et regroupe 3377 habitants.
Il est possible de faire plusieurs randonnées au coeur de ce cirque, pour tous les niveaux qui vont de 30 minutes à 10 heures pour les plus courageux qui veulent atteindre le Piton des neiges.
Les randonnées font passer au travers des sentiers, dans une forêt luxuriante, sauter par dessus de petites rivières de montagne, atterrir sur des petites cascades. ON peut y admirer également une faune et une flore exceptionnelle. Cette randonnée de 3h est très agréable et reste accessible à tous pour la plupart des circuits.

Pour ce qui est de notre deuxième grande randonnée, nous sommes passés par le cirque de Salazie pour arriver au cirque de Mafate. Le cirque de Salazie reste le cirque le plus accessible par tous et le plus verdoyant. Situé à une vingtaine de minutes de Saint-André, il propose de nombreuses activités comme le canyoning, le spectacle des cascades le long de la route et des sentiers, et un point de vue sur le Trou de Fer.
Nous avions simplement déposé notre van sur le parking surveillé de Grand-Ilet puis nous avions rejoind le Col des boeufs à pied. Nous avions alors continué par la Nouvelle, avons fait ami ami avec des vaches puis nous avons atteint Marla, tout en haut. Cette randonnée a bien duré 6 heures. Nous sommes enfin tombés sur une plaine et quelques habitations, " ou 4 tout au plus. Enfin arrivés à Marla, là où nous avions loué un gîte chez Madame Hauaro ! Nous avons alors longé l'école avec un regain d'énergie dans les pattes, puis nous avons croisé un habitant qui nous dit que l'on pouvait aller se ravitailler à l'épicerie du coin.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers note gîte. Après avoir, traversé un chemin boueux, longé un enclos de vaches et des préfabriqués, nous sommes tombés nez à nez avec le fils de Madame Hauaro qui nous attendait dans la cuisine, et qui nous accueilli le sourire aux lèvres !

Puis Madame Hauaro, arriva, nous tendit la main et nous lança un sourire à son tour, en guise peut-être de "Félicitations d'être arrivés jusque là !" ou simplement de "Bienvenue à vous mes amis", ce qui nous réchauffa, car la fraîcheur commençait à tomber. Nous avons alors appris que la dame qui tenait l'épicerie était aussi la maîtresse de l'école pour la vingtaine d'élèves qui venaient étudier à Marla. Et nous avons également appris que tous les villages comme celui de Marla étaient approvisionnés par hélicoptère. En effet, une fois par semaine ou toutes les deux semaines, un hélico vient apporter des denrées alimentaires et des médicaments aux habitants de Marla et ses alentours. Nous avons alors avalé le délicieux repas que madame Hauaro nous avait préparé et nous sommes allés nous coucher après cette journée riche en émotions, en retraversant ce petit chemin boueux, ne nous préoccupant plus des vaches et en poussant la porte de notre préfabriqué de dortoir. Le cirque de Mafate est sans hésiter le plus grandiose des trois cirques. C'est la tête pleine de magnifiques paysages et le corps empli de ce sentiment de satisfaction d'avoir tout donné et d'y être arrivé, que nous nous sommes endormis.
Le lendemain, après avoir englouti le petit déjeuner de Madame Hauaro et l'avoir saluée et remerciée pour son accueil, c'est tout guillerets que nous entamons le chemin du retour, qui comme d'habitude, parait toujours plus court que l'aller. Parcours différent ou illusion chronique, nous sommes revenus en je ne sais plus combien de temps à la Nouvelle et avons ensuite récupéré notre van. Sur le chemin, essayez de vous arrêter, au point de vue le Maïdo (vers le Piton de Maïdo), belle vue assurée ! C'est en fait une petite promenade très appréciée et par les touristes et par les réunionnais. Parfait pour en prendre plein les mirettes avant le départ ! Se mêler à la vie locale

Voilà une autre activité dans laquelle nous avons particulièrement excellé ! En effet, je ne saurais que trop vous dire de ne pas hésiter pas à vous mêler à la population et vivre comme eux ! Aller au marché par exemple car à chaque fois, c'est un plaisir pour les yeux, avec les couleurs flamboyantes et chatoyantes, le nez, car il est sans cesse mis à l'épreuve des mille et une odeurs se dégageant des étals, mais également les oreilles car on capte très bien le créole et des conversations de tous les jours. Les marchés de Saint Paul et Saint Pierre sont des marchés forains ouverts en plein air et on y trouve de tout; des plats préparés, des fruits et des légumes, de l'artisanat, ils travaillent beaucoup l'osier, des vêtements et des animaux. On peut aussi y déguster des jus de fruit frais locaux, mais également un snack ou encore un verre de punch ou de rhum arrangé délicieux.
La dodo c'est LA bière de la Réunion ! Vous en trouverez partout. Elle est aussi appelée la Bourbon et c'est une bière blonde produite et commercialisée à la Réunion par les Brasseries Bourbon du groupe Heinekein. La première Dodo sort de ses fûts en 1963 et sera d'abord commercialisée sous le nom de Dodo-Pils. Elle est ainsi surnommée en référence à cet oiseau de l'île Maurice, aujourd'hui disparu qui fait figure de logo; un dodo souriant.
Pour clore ce magnifique séjour, le patron du bar, Giani, chez qui nous allions souvent boire quelques bières, avait fermé son bar la veille de notre départ et nous avait convié avec 5 locaux à venir manger tous ensemble ! Moment magique ! Je me souviens encore de Giani qui était au petits soins avec nous, de ce monsieur tout fier de nous avoir préparé un succulent coq au vin et enfin de Louisor et sa guitare, qui nous jouait quelques accords tous aussi maladroits les uns que les autres. C'était un moment inoubliable ! Nous avions vraiment l'impression de faire partie de leur famille le temps d'un repas.


Se régaler avec la gastronomie réunionnaise
On ne peut pas écrire un article sur l'île de la Réunion sans parler de sa gastronomie. Car en effet, ça doit être la cuisine la plus variée au monde, après la gastronomie française. Cette variété provient du mélange des communautés sur l'île et de l'apport de diverses gastronomies mixées entre elles pour pimenter la cuisine réunionnaise. Cette cuisine est bonne, copieuse et souvent épicée. On trouve également des restaurants indiens, chinois ou "métro". Cependant, les restaurants ferment souvent tôt, du fait que la nuit tombe tôt.
Dans la gastronomie réunionnaise, les fruits sont souvent cuisinés comme des légumes.

quand ils ne sont pas encore mûrs et dégustés comme fruit quand il le sont. A la Réunion, on peut manger de la viande (poulet, canard ...) et des poissons (espadon, thon, crevettes, langoustes ...) accompagné de légumes, de riz et de graines (haricots secs en sauce) et on cuisine très souvent en sauce. En fait, l'originalité de la cuisine réunionnaise provient en fait de la façon de cuisiner les aliments ou de la façon de réaliser les sauces.
Quelques plats typiques
Le cari - C'est une préparation non pimentée que l'on peut faire avec tout et n'importe quoi. Il existe, le cari-poulet, le cari-crevettes, le cari-langoustes, le cari-zourites, le cari-poisson ... ! Cette sauce est faite à base de tomates, de curcuma, d'ail et d'oignon. Il existe également des variantes et ce plat est toujours servi avec du riz et un bol de graines en sauce.
D'autres plats ressemblent beaucoup à celui-là aussi; le massalé (mélange d'épices, massalé de cari, massalé de poulet ...), le boucané (façon de cuire la viande qui offre un goût plus fumé) ou le rougail.
Le rougail - C'est la même préparation que le cari à la différence que la cuisson n'est pas le même et qu'il n'y a pas de curcuma. Le plat typique de la Réunion est le rougail-saucisse, un vrai régal ! Il existe également des dérivés de cette recette.
Les civets - A la Réunion on trouve également beaucoup de civets, comme le civet coq, le civet zourites ou le civet canard.
Côté légumes, la Réunion a aussi son mot à dire car on y trouve différents légumes tous très utilisés dans les plats typiques; le chouchou, dont la saveur rappelle la courgette, il se cuisine, en gratin, en purée ou encore en beignet (que l'on trouve facilement sur les marchés), on trouve aussi le carotte-haricot vert-chou ou encore le chou palmiste, le "ti-jaque" (fruit de jacquier) ...
Pour ce qui est des fruits, l'île offre un large panel ! Entre l'ananas, la banane, la noix de coco, la mangue, on trouve aussi des fruits tropicaux très savoureux et sucrés comme le litchi, la goyave, le combava (sorte de citron vert), la papaye, la carambole, le fruit de la passion ou le tamarin.

Pour l'apéritif ou pour un snack, vous pourrez déguster différents petites bouchées comme les bouchons qui sont des boulettes de viande enroulées dans de la pâte de riz cuite vapeur. Les boulettes de viande sont agrémentées de combava), les samosas (inspirés de la cuisine indienne), les bonbons piments (petits beignets rond salés et pimentés), les beignets de chouchou (sorte de beignet de courgette), on peut citer aussi la galette de manioc ou le gâteau de patate douce.
Les bouchons sont aboutement à tester, c'est un réel délice.
Enfin, côté boissons, bien évidemment à part la Dodo, à la Réunion on boit du rhum. Et arrangé s'il vous plait ! Venant de leurs riches plantations de canne à sucre, la production locale de rhum a bien évolué sur l'île. La qualité diffère suivant la matière première travaillée; quand le jus de canne est utilisé, on parle alors de rhum agricole ou vieux rhum, en revanche, quand c'est la mélasse qui est utilisée, on parlera dans ce cas de rhum dit "traditionnel". Sur les marchés de la Réunion, on trouve également du rhum maturé, mais attention, il n'y parait pas mais il cogne !

Ce que l'on appelle rhum arrangé est en fait un rhum traditionnel auquel on ajoute les fruits que l'on veut dans une bouteille, ainsi que des épices si on le souhaite. Et on laisse macérer tout cela durant 6 mois à 2 ans avant de la déguster. Bien évidemment, plus on le laisse macérer, plus il aura bon goût et un goût très travaillé. On peut acheter des rhums arrangés sur tous les marchés de l'île.
A chaque "Saint" son lot de découvertes !
Les villes principales de l'île sont situées sur le littoral, et le tour de l'île se fait en 1h30 en voiture si l'on ne s'arrête pas.
Voici une petite idée des choses sympas à faire dans chaque ville, tout le long de l'île, lorsque que vous vous y arrêterez:
Saint-Denis - Son superbe centre ancien formé de maisons créoles ainsi que des bâtiments de style colonial (Villa Déramond-Barre) Saint-Paul - Le marché forain, le centre-ville, le Maïdo Saint-Gilles - La plage, le front de mer Saint-Leu - Aller à Kelonia pour voir les tortues de mer Saint-Louis- La plaine du Gol (usine du Gol et étang du Gol), aller à la Rivière Saint-Louis (petite ville sur les hauteurs, sur la route de Cilaos), la rivière Saint-Etienne et le pont Saint-Pierre - Petit-port de pêche, temples tamouls et autres bâtiments religieux, plage de grand-anse (attention aux requins et au courant !), Jardin du Parfum et des Epices Saint-Joseph: - du Trou noir et Langevin Saint-Philippe - Ancienne usine de manioc, la Grand Brûlé, La marine Sainte-Rose - Anse des Cascades, le port, Notre-Dame des laves, le pont suspendu de la Rivière de l'Est Sainte Anne - Le bassin bleu pour son eau limpide (touristique cependant ! ), l'église de Sainte-Anne Saint-Benoit - Grand-Etang, la Forêt des Ravenales, Promenade à l’Îlet Bethléem Saint André-temples tamouls, maison de la vanille, villages (Bras des Chevrettes, Bras Madeleine, la Confiance le Cratère), usine sucrière du Bois Rouge (de juillet à mi-décembre seulement).
A la rencontre de la vanille bourbon A 10 000 km de la Métropole, l'île de la Réunion recèle de trésors gastronomiques, dont la Vanilla Planifolia. Cette espèce de vanille est la plus prisée au monde et elle est reconnue pour son fort taux de vanilline. De la fleur d'orchidée à la gousse noire qui dégage un arôme généreux et parfumé, il faut compter 2 ans, pendant lesquels des soins méticuleux sont apportés à l'épice.

La vanille de la Réunion est une pionnière et ses origines remontent loin. En effet, elle fût découverte au 16ième siècle par Cortez et ses conquérants espagnols au Mexique et ramenée en Europe plus tard. Les Aztèques utilisaient beaucoup la vanille pour parfumer des boissons au cacao amère par exemple; elle adoucissait alors le goût. Au 17ième siècle, son importation en Europe a été un succès et on s'en sert alors pour aromatiser les bonbons, le chocolat et le tabac !
Grand amateur de vanille, Louis XIV veut l'introduire en France pour dérober au Mexique son monopole. Or, ce fût un échec. C'est en 1819 que la vanille arrive sur l'île Bourbon mais son introduction fût encore une échec car on se rendait compte que la liane était stérile hors de sa terre originelle. C'est alors qu'un esclave du nom d'Edmond Albius, eut une idée fulgurante ; rapprocher les organes mâles des organes femelles de cette fleur. C'est en soulevant alors la cloison mobile qui sépare les étamines des stigmates, que cet homme entra dans l'histoire de l'île de la Réunion et permettra alors l'essor de la culture de la vanille dans l'océan indien. Il faut savoir que ce procédé est encore utilisé aujourd'hui et que cette fertilisation se fait à la main par les récoltants.
Plus tard, les réunionnais l'introduisent aux Seychelles, à Madagascar et au Comores, permettant ainsi l'expansion économique de ces contrées. La Réunion réalise sa première exportation de vanille vers la France en 1848 et deviendra alors sa deuxième plus importante exportation après le sucre.
La vanille que l'on retrouve aujourd'hui dans le commerce provient essentiellement de Madagascar. C'est le premier exportateur mondial de vanille et c'est aussi la moins chère. Si l'on veut qu'une gousse ait plus de goût, il faut préférer les tubes en verre plutôt que les sachets en plastique; en effet, l'arôme se trouve mieux conservé. De même, on choisit des tubes de verre avec un bouchon en plastique plutôt qu'un bouchon en liège car l'humidité est mieux retenue comme cela. Ceci empêche que la vanille ne se déshydrate.
C'est sur la côte est de l'île, ou "côte au vent", que se cultive la vanille bourbon depuis deux siècles. La gousse de vanille provient d'une fleur de type orchidée et a besoin de chaleur et d'humidité pour pousser. Cependant, il lui faut aussi de la fraîcheur pour ne pas que ses lianes ne se déshydratent. En effet, la liane sort des fleurs au bout de 3 ans, ces fleurs sont ensuite fécondées et donnent la gousse. Les lianes peuvent grimper de 1 mètre chaque mois car elles sont attirées par le soleil, c'est pour cela que l'on fait l'étape de boutage, c'est à dire que l'on coupe les lianes pour ne dépasser 1,5 mètre de hauteur. Sinon, elle pourraient être surexposées au soleil, perdre de leur humidité et donc se déshydrater et sécher. Les fleurs sortent entre septembre et décembre et il faut alors féconder chaque fleur manuellement tous les jours pendant ces quatre mois. Il faut ensuite attendre deux mois après la fécondation des fleurs pour que les gousses se développent et c'est alors que l'on entame la récolte sur les mois de juin à à octobre. La récolte dure ainsi huit mois. A ce terme, les gousses encore vertes sont amenées aux coopératives qui s'occupent de les transformer, de les porter à maturation et de les acheminer vers la France et l'Europe.

Les gousses sont d'abord plongées dans de l'eau à 65°C pendant trois minutes et sont ensuite placées dans des caisses en bois puis séchées au soleil. Tous les mois et demi, les coopératives regardent si les gousses ne sont pas moisies. Si une gousse est moisie, tout le lot sera jeté, par précaution car les autres gousses pourraient être contaminées aussi. La période de maturation dure un an, puis les gousses sont arrangées en bottes serrées encore une fois pour garder toute l'humidité.
En fonction des pays, ce sont les femmes ou les hommes qui travaillent la vanille. La Vanilla Planifolia est une spécialité de l'océan indien et la vanille de la Réunion a aujourd'hui le label "Bourbon", un label qui juge de la qualité de la vanille de l'océan indien. Néanmoins, certains abusent de ce label et la Réunion voudrait accéder à un label de savoir-faire plus géographique, en plus du label Bourbon qui n'est pas assez spécifique à leur goût. Ceci leur permettrait de revendiquer leur savoir-faire et de ne pas être perdu dans l’océan mondial de la production de vanille. En effet, sous une appellation vanille du label "Bourbon", on ne saurait dire si elle vient de Madagascar, des Comores ou de la Réunion ... !

En dehors de son utilisation dans les boissons et les pâtisseries, à la Réunion, la vanille est utilisée dans la cuisine et notamment pour réaliser la recette du canard à la vanille d'Eva Annibal. Sur les suggestions du maire et patron de la coopérative de vanille Paul Moreau en 1986, cette femme a inventé et mis au point une recette toute nouvelle de canard à la vanille pour répondre au canard à l'orange français ou encore au canard laqué chinois. Aujourd'hui, les touristes se pressent pour aller déguster le fameux canard à la vanille à la ferme Annibal.
Infos pratiques avant de s'envoler pour la Réunion
Heure - Décalage horaire, +3h en hiver et +2h en été
Vie quotidienne- Connexions Internet possibles mais souvent payantes !
Les prises électriques à la Réunion sont les mêmes qu'en Métropole et le courant alternatif est de 220/240 volts.
Les automates pour les retraits d'argent sont fréquents sur l'île
Trajet-Compagnies aériennes au départ de la France: Air Austral, AirFrance ou Corsair
Conseils d’itinéraires- Partir au moins 1 semaine ou 10 jours sur l'île de la Réunion. Si vous partez 15 jours complets vous aurez plus le temps de vous poser et si vous décidez de partir 15 jours ou plus, couplez votre séjour à la Réunion à une escapade à Maurice ou sur Madagascar !
Sante/vaccins- Pas de risque sanitaire, zone impaludée. Se protéger néanmoins du soleil et des piqûres de moustique.
A prévoir- Apportez des vêtements légers, mais prenez aussi des polaires et K-way pour les randonnées en montagne. Pensez aussi aux chapeaux/casquettes pour le soleil et de bonnes chaussures de randonnée pour ne pas avoir mal aux pieds (île volcanique = chemins escarpés quelques fois et glissants = chevilles qui prennent cher !).
Important- L'importation de produits végétaux frais et de graines est strictement interdite. Tout comme il est interdit de ramener des coraux dans sa valise sous peine d'une amende de 200 euros minimum. Ça serait dommage.
Ce qui est autorisé: 1 cartouche de cigarettes par pers. , 250 g de tabac à fumer par pers. , boissons titrant plus de 22° = 1L par pers. , boissons titrant moins de 22° (hors bières et vins) = 2L par pers.

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