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L'Andalousie, de Séville à Cordoue

  • Photo du rédacteur: Lucie Lasserre
    Lucie Lasserre
  • 22 nov. 2020
  • 5 min de lecture

L'Andalousie regorge de merveilles à découvrir également hors période de semaine sainte. Cette région ultime de l'Espagne avant l'Afrique, est à la frontière des croyances religieuses, des œuvres architecturales, culturelles et culinaires. A la fois un pied en Europe et un pied en Orient, on est d'abord frappé de plein fouet par cette atmosphère multi-culturelle. On peut alors ressentir l'histoire chargée en civilisations qui ont baigné cette région et dont elle a hérité pour devenir ce qu'elle est aujourd'hui ; un monde d'arabesques où religions chrétienne, juive et musulmane se lient. C'est dans l'ombre de ses rues et dans l'ardeur de ses regards que l'on décrypte la racine profonde de son peuple aux origines très diverses (maures, juives, catholiques, gitanes).

C'est aussi l'ambiance très pieuse régnant en Andalousie qui nous frappe, marquée par la période de semaine sainte mais aussi toute l'année avec ces andalous habités d'une ferveur infinie. Alors exit l'Andalousie artificielle et bétonnée de bord de mer, nous allons à la rencontre d'une Andalousie généreuse, nonchalante, chaleureuse et d'une hospitalité à toute épreuve.


Notre périple va débuter par une escale à Cordoue. Commencer la découverte de cette ville par son centre historique semble évident. C'est aux alentours de la grandiose Mezquita-Catedral qu'il est agréable de se perdre dans les méandres des ruelles, croisant maisons andalouses, patios cordouans, petites places et architecture mauresque très raffinée. La promenade peut être poursuivie par la Rue de Fleurs. Rue très touristique et réelle carte postale, on tombe malgré tout sous le charme de cette impasse qui mène à un petite place. Très étroite, elle est caractéristique car fleurie de géraniums dans de pots peints en bleu accrochés aux murs. Arrivés sur la petite place au bout, dans le prolongement, le clocher de la Mosquée-cathédrale se dessine admirablement ; photo splendide et typique assurée !

Non loin de là, le quartier juif de Cordoue qui est l'un des plus anciens d'Espagne nous rappelle que Cordoue est bien souvent connue sous le nom de Ville aux Trois Cultures, se référant aux rapports entre la religion chrétienne, juive et musulmane sous le califat de Cordoue.

En effet, pour la petite histoire, après de longues années de présence romaines et en tant que colonie militaire barbare, les maures s'emparent de Cordoue pour y fonder un califat.

Ce califat de Cordoue fut le califat sous lequel régnèrent les Omeyyades et qui représentait 80% de la péninsule ibérique. Cette conquête de l'Espagne par les arabes s'est faite en 711, puis les terres conquises ont ensuite été regroupées en un émirat Omeyyade porté sous l'autorité des califes de Damas. Ce n'est qu'en 756 que le calife Omeyyade, alors dernier de sa dynastie à n'avoir pas été massacré par la dynastie des Abassides, décide de se détacher de l'autorité politique et religieuse de Bagdad et de se proclamer calife. C'est alors que Cordoue se transforme en Califat avant de tomber en guerre civile entre Berbères, Arabes, Espagnols et Slaves en 1008, d'être saccagée par les chrétiens en 1009, puis de disparaître en 1031.

Dans ce quartier, on remarque les ruelles étroites encore chères à Cordoue, les vieilles pierres mais aussi les anciennes maisons séfarades et la magnifique Synagogue héritage d'un centre culturel fort.


On se laisse alors guider par les ruelles et plus loin, on pourra tomber sur l'Alcazar de Cordoue. Malgré la splendeur de ce site, il n'en reste pas moins très touristique. Cette fabuleuse forteresse et palais aux murs solides, a été bâti au 14ième siècle et recèle une grande partie de l'architecture cordouane. Allongé près du fleuve Guadalquivir, l'Alcazar reflète la cohabitation des vestiges romains, wisigoths et arabes encadré de ces 4 grandes tours, celles des Lions, de l'Hommage, de l'Inquisition et des Colombes. En arrivant à l'entrée de ce bijou architectural, c'est d'abord cette forme particulièrement rectangulaire qui vous subjugue, ainsi que la statue de son créateur, Alphonse XI. Le must c'est de visiter ce site la nuit, l'entrée du parc est presque gratuite, le parc est très calme, il n'y a plus personne et on peut profiter d'une vue imprenable.


Enfin, comment parler de Cordoue sans parler de la Mezquita, la Mosquée-cathédral, point central de la découverte de Cordoue, est l'un des monuments majeurs de l'art islamique d'Espagne et d'Europe occidentale. Elle fût érigée par le dernier des émirats de la dynastie des Omeyyades sur les vestiges d'une ancienne église wisigothe. Il est très plaisant de se balader dans ses allés entre les orangers dans le Patio dos Naranjos, mais aussi sous ses arcades et à l'ombre de sa tour. Aujourd'hui haut lieu de culte chrétien dans lequel la multitude d'arches amène le visiteur à se perdre, cet édifice est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Au fur et à mesure que l'on avance, on est charmés et curieux de passer d'une mosquée aux arabesques à une cathédrale de style gothique. A ne rater sous aucun prétexte !


L'itinéraire en Andalousie est complété par une étape à Séville, la belle andalouse.

La Plaza de España constitue un bon point de départ d'une promenade à Séville. Majestueuse et grandiose, elle fût conçue par l'architecte sévillan Anibal Gonzalez pour l'Exposition ibéro-américaine de 1929. Elle est en forme d'hémicycle de 200 mètres de diamètre et elle est dirigée vers le Guadalquivir, symbolisant ainsi le chemin vers l'Océan Atlantique et l'Amérique. Au centre se trouve une fontaine et des canaux qui offrent un peu de fraîcheur quand la chaleur devient assommante à Séville.

Quelques petits canaux longent cette place et sont enjambés par quatre petits ponts décorés de superbes carreaux de faïence "azulejos", qui permettent d'accéder à la battisse.

Certaines calèches proposent un tour de la place, très agréable mais qui reste une attraction touristique très courue. Vous verrez qu'à Séville, les calèches remplacent les taxis. Elles sont assez omniprésentes. Ce qui n'est pas sans rappeler un peu du Maroc et des influences arabes de la ville.

C'est en se perdant dans ses rues ou en s'asseyant à une des tables de ses places, que l'on découvre réellement Séville. Errer le long de l'avenue de la Constitution, admirer les magnifiques façades des anciens immeubles au style oriental, lorgner le fabuleux bâtiment des Archives des Indes et enfin faire une pause fraîcheur à l'ombre des orangers ou dans le somptueux parc Maria Luisa.

Séville et l'Andalousie en général, imposent aux voyageurs d'adopter la nonchalance et la tranquillité de ses habitants, et on adopte rapidement !

Les andalous ont même poussé le vice de la nonchalance plus loin ; ils prononcent que très rarement les "s" dans les mots pour s'économiser de la salive sous cette chaleur assommante disent-ils !

Il est bon de savoir qu'il ne pleut qu'une semaine dans l'année à Séville.

Enfin l'Andalousie c'est aussi la terre de la corrida et du flamenco ! Et pour s'imprégner de cette culture, faire un détour par la Plaza de toros, toute de blanc, d'ocre et de rouge vêtue, qui est constituée d'une arène et d'un musée et qui vous offre 240 ans d'histoire. C'est un des monuments les plus emblématiques de Séville. Ensuite il est agréable de s'arrêter dans un bar pour assister à un spectacle de flamenco, expérience assez impressionnante et très prenante ! Ce genre de bar pullule à Séville, surtout à ne pas rater !

Le coin des bonnes adresses:

Alcazar - Cordoue

Ce site est ouvert tous les jours du lundi au vendredi de 8h30 à 20h45 et le samedi de 8h30 à 16h30 et il faut compter 4,50 euros pour une entrée adulte et 2,25 euros pour une entrée étudiant jusqu'à 26 ans. Gratuit pour les enfant jusqu'à 13 ans.

Plaza de toros + autres événements - Séville

Pour participer à ces deux événements, renseignez vous d'abord sur les horaires d'ouverture ainsi que les réservations s'il y en a; http://www.plazadetorosdelamaestranza.com/

 
 
 

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