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Bali, île des dieux et des touristes

  • Photo du rédacteur: Lucie Lasserre
    Lucie Lasserre
  • 22 nov. 2020
  • 17 min de lecture

Le seul nom de cette île invite au rêve, à l’exotisme et à la zénitude. Evidemment Bali vient aussi avec son tourbillon infernal de touristes qui vous happe de toute part et vous déroute à chaque coin de rue. Alors oui on pense avoir déjà tout vu sur le dernier album photo de nos potes ou encore sur ce blog de voyage ou dans ce reportage à la télé, mais en réalité Bali réserve encore des surprises. Elles se font de plus en plus rares mais elles sont bien là prêtes à être découvertes.

Point de vue

Parmi toutes les îles d'Indonésie, Bali reste de loin la plus touristique et pour cause : la fréquentation est due à une volonté gouvernementale de développer cette destination dès les années 1970. Le succès fût au rendez-vous, et les charmes de Bali continuent aujourd'hui de séduire les visiteurs du monde entier.

Elle est située à l'extrémité occidentale des Petites îles de la Sonde, située entre Java à l'ouest et Lombok à l'est. Elle est l'une des 33 provinces du pays avec la capitale de la province à Denpasar au sud de l'île. Avec près de 4 millions d'habitants en 2010, l'île est le domicile de majorité de la petite minorité hindoue bouddhiste d'Indonésie. Contrairement à toutes les autres îles d'Indonésie à majorité musulmane, Bali est une culture poche de la religion culture hindoue.

Bali ne tient pas son nom d'île des Dieux par hasard. En effet, on est vite transporté dans la culture et la ferveur religieuse de ses habitants. Chaque aspect de la vie balinaise est imprégné de religion, mais les signes les plus visibles sont les petites offrandes (Canang sari) dans chaque maison, lieu de travail, restaurant, magasin de souvenirs. Entre offrandes, draps entourant les arbres ou encore les hordes de familles se dirigeant vers les temples habillés de leurs plus belles tenues, l'hindouisme est partout à Bali. Mais ce sont principalement ses paysages et sa douceur de vivre qui lui valent son allure d'île paradisiaque en plus de la douceur de vivre de ses habitants. Et qui ont ravi les touristes venant en masse mais créant ainsi une atmosphère dérangeante vis à vis des habitants qui ont dû tant bien que mal s'adapter aux demandes grandissantes de ces touristes assoiffés.

Surtout les touristes venus d'Australie; en effet de part la proximité et les vagues affriolantes, nos amis surfeurs, viennent très souvent l'été à Bali pour titiller la vague. C'est alors que l'on découvre des coins hyper branchés surtout du côté de Kuta où l'on ne reste pas très longtemps car c'est truffé d’attrape-touristes. Mais également des bars et restaurants quand même sympas mais un peu trop occidentalisés à notre goût. Le Potato Head vaut quand même le détour pour siroter un cocktail après l'arrivé à l'aéroport et avant de se lancer dans la grande aventure que la nature balinaise a à vous offrir.

La nature et l'authenticité à Bali se trouvent surtout dans les terres donc il ne faut pas avoir peur de gravir un peu les montagnes, s'enfoncer dans les rizières, enfourcher son scooter et faire quelques kilomètres de plus sur les routes et surtout se perdre ! Alors on arrive dans des petits villages de campagne comme Sidemen ou Kusamba où les locaux ne parlent que le balinais. Vous avez dit dépaysement ?

De quoi vivent les balinais ?

Comme vous avez pu le lire, ils vivent principalement du tourisme mais également de l'agriculture, surtout de la culture du riz et en moindre mesure de la culture des fruits et légumes et du café arabica. La culture balinaise est essentiellement connue pour ses danses, son théâtre, plus particulièrement le théâtre d'ombres joué avec des marionnettes de cuir interprétées par des acteurs, et sa musique utilisant le gamelan (orchestre portant le nom des percussions qui le composent).

Le balinais vivent aussi de la sculpture du bois et vous pourrez trouver bon nombre d'objets aux formes intéressantes notamment à Ubud. Sur ce point, c'est un peuple qui fait beaucoup référence aux relations sexuelles et au sexe masculin en général, ce qui est drôle au début mais qui peut devenir un peu gênant surtout quand votre guide ne fait que faire des allusions à votre compagnon ... Cela n'est pas sans rappeler le festival du pénis au Japon; je pense que ce sont des cultures qui n'ont pas de tabous à parler de ça mais leurs tabous viennent de la pratique de la chose. Chez ce peuple balinais et autres peuples d'Asie comme j'ai pu le lire, ils n'ont aucune honte à parler des relations sexuelles, à glorifier le sexe masculin etc. Ils sont en général plus ouverts à cela du fait de leur religion. En revanche en Indonésie, il ne faut jamais faire un geste d'affection en public car cela relève du domaine privé pour les locaux. En termes de "body language" aussi les balinais en connaissent un rayon puisque là-bas, il ne faut pas caresser la tête des enfants et adultes, ni la toucher, par contre toucher l'épaule ou le dos est un signe d'encouragement. Il devient très grossier de montrer ou de pointer du doigt, ce que les français adorent faire, mais également de passer un objet à un indonésien de la main gauche.

A Gili Trawagan, on est frappés par cette dualité entre le côté Spring Break Australien et éco-tourisme de façade qui règne sur l'autre moitié de l'île. En effet, le cas GT est intéressant; l'éco-tourisme semble employer pas mal de locaux pour nettoyer les plages notamment mais d'un autre côté la corruption est pratiquée à tous les coins de rue dans le quartier plus vivant. Pour plus d'information et de photos sur GT, je vous invite à aller jeter un coup d’œil à mon article.

Road trip à Bali : Itinéraire


Arrivée: Kuta - comme je l'ai dit plus haut, nous ne sommes restés qu'une nuit à Kuta étant donné le voyage que nous voulions entreprendre, cela ne nous tentait pas de rester dans cette ville de bord de mer surpeuplée de touristes ou les locaux se trouvent très difficilement. Nous avons donc vite plié bagage, le temps d'avaler des nouilles et de boire une bière au Potato head, nous étions déjà sur la route d'Ubud. Nous avons quand même fait la connaissance de Guy qui tenait le Airbnb où nous avions logé qui a été super accueillant et qui nous a permis d’accoster à Bali en douceur, d'en savoir un peu plus sur la culture des balinais, leur langue. En effet, il est français marié à une balinaise et ils vivent à Bali depuis 3 ans à l'époque. Elle parle très bien anglais cependant et nous explique que dans une maison typique balinaise le salon et la cuisine sont ouverts sur l'extérieur dans le sens où il n'y a pas de pièces fermées. En effet il fait tellement chaud et humide à Bali que les murs sont tombés et on peut sentir l'air frais du soir nous caresser la frimousse. Cependant, cela devient plus embêtant pour les moustiques... Les chambres sont séparées et sont toutes fermées cependant. Mais j'avoue que le salon-cuisine ouvert sur l'extérieur est un peu plus chaleureux quand on y pense comparé à nos portes d'entrées et sonnettes. Après ils nous expliquent que toute la famille vit ensemble généralement de la petit fille à la grand-mère en passant par les oncles et les cousins pour les familles les plus nombreuses. Aussi, dans les familles plus fortunées il arrive qu'un temple privé soit inclus dans la maison comme un bâtiment à part. C'était le cas dans notre Airbnb d'Ubud.

Enfin, la femme de Guy nous dit que la balinais est une langue dérivée de l'Indonésien, et que seulement quelques balinais parlent le balinais et l'indonésien mais pas tous. Elle nous dit également qu'elle parle les deux langues car sa maman est indonésienne et son papa est balinais. Mais en Indonésie, il y a une langue commune l'indonésien mais il y a aussi autant de langues et dialectes que d'îles en Indonésie.

Etape 1: Depuis Kuta nous avions demandé à notre hôte de Airbnb de nous affréter un conducteur pour nous rendre à Ubud. Il faut savoir qu'Ubud est peut-être la ville de Bali la plus touristique notamment avec ses nombreux restaurants et bars, ses centres de massages et ces magasins où "shopper" local. Mais à Bali il faut quand même avoir vu les singes car c'est surréaliste de voir comme ils sont vénérés et de voir toutes ces statues à l'effigie du dieu Hanuman. Dans les cultures hindoue et balinaise, le dieu Hanuman est le fils du "Seigneur du vent" il virevolte de malade en orphelin, et saute de sommet en sommet pour secourir la veuve. C'est un dieu bon et les balinais lui ont même dédié une danse appelé "kecak" qui permet de faire connaitre aux balinais eux-mêmes et aux étrangers, l'histoire de ce dieu qui a décidé de prendre la forme d'un singe.

Cependant, nous découvrons vite que les singes du sanctuaire d'Ubud sont très énervés et excités par les passants. Ils sont également obsédés par les bananes que l'on peut acheter à l'entrée du sanctuaire mais qui ne durent pas longtemps dans nos poches. En effet les singes de la Monkey Forest sont prêts à tout pour vous chiper la banane des mains. Une zone d’observation privilégiée pour les singes, et relativement épargnée par les groupes de touristes, est le Parc National de Bali-Ouest, dans la pointe Nord-Ouest de l’île que l'on pourrait conseiller si vous souhaiter fuir la Monkey Forest d'Ubud.

Lors de votre périple, vous croiserez pas mal de singes sur le bord des routes, en effet, comme les vaches en Inde, cet animal est sacré et il fait sa vie dans la nature et près des habitations quelques fois. C'est quand même un peu la magie de Bali de voir tous ces singes en liberté.

Aux alentours d'Ubud il ne faut pas hésiter à prendre son scooter que l'on peut louer un peu partout et aller aux confins des rizières et des petits villages où l'on croit toujours être le premier touriste à découvrir ces bourgades. Nous trouvons un guide à Ubud qui va nous amener faire un randonnée à travers rizières, très présentes dans le paysage balinais. Nous nous sommes tournés vers les rizières de Jatiluwih classées au patrimoine mondial de l'Unesco, mais celles de Tegalalang sont également à voir. Et elles ne sont qu'à 20 min de Bali.

Sur le chemin nous nous sommes arrêtés dans ce petit troquet qui ne payait pas de mine mais qui offrait une vue superbe sur les rizières. Nous avons également pu tester le thé au riz rouge... Ça n'a pas tellement de goût, cela reste de l'eau chaude avec un goût de rance. C'est très peu appétissant, bien sûr nous n'en avons commandé qu'un ! :) A Bali les boissons chaudes n'ont pas tellement de goût à part peut-être certains thés. Le café est très spécial aussi, on a l'impression de boire une solution de marc de café en permanence et de sentir ces petits grains de cafés qui n'arrivent pas à se solubiliser. Les balinais fabriquent également un café à base de crottes de civette asiatique appelée Kopi Luwak. Il se trouve que ces graines fraîchement récoltées vont servir à produire le café le plus cher du monde ! En réalité, les civettes asiatiques mangent les cerises du caféier, leur estomac digère la pulpe mais pas le noyau bien évidemment et les sucs de leur intestins après transformations enzymatiques vont donner à ces graines de café ce goût et cet arôme si subtils.

Etape 2 : Depuis Ubud, il est facile de se lancer sur la route des temples car tout est à moins d'1h d'Ubud. Les temples ont souvent la même architecture et sont des temples bouddhistes et hindouistes. Nous pouvons notamment citer Tirta Empul, Gunung Kawi et Goa Gajah qui sont des lieux de culte hindouiste dans la région d'Ubud. Le plus haut lieu sacré de Bali est Tirta Empul qui est reconnu pour son eau sacrée et bénite des dieux. Elle est connue des balinais pour être la plus pure du pays. Ainsi, ils viennent en masse au temple pour pouvoir s'immerger dans les bains du temple et se laver la tête avec l'eau sacrée. Petit périple en photos…



Etape 3: Escalade du Mont Batur au bout de soi pour atteindre les cieux - Un jour nous nous levons à 2h du matin car c'est ce qu'il faut pour observer le lever du soleil sur le Mont Batur. La veille nous avions réservé notre billet d'excursion et de bus à notre Airbnb. 2h du matin, c'est dur mais la seule pensée de voir ce fameux lever de soleil suffit à nous allécher et à nous faire tenir les yeux grands ouverts plein d'étoiles dans le noir obscur de la nuit balinaise. Le chauffeur de bus vient nous chercher et nous voilà partis à travers champs de rizières et jungle pour enfin arriver vers 4h du matin en bas de la montagne que nous allions devoir gravir en groupe. Nous commençons la randonnée de 2h vers 4h30 du matin pour arriver en haut vers 6h30-7h et profiter du lever de soleil. Ce fût très dur pour moi, mais arrivée en haut grâce au soutien sans faille de mon chéri qui m'a poussée au bout de moi-même, j'y arrive enfin et là c'est l'immensité du ciel qui s'offre à moi. Comme si toute cette douleur de l'ascension s'évanouissait au sommet, je ne connaissais plus la douleur mais la sérénité et la beauté de cette nature s'éveillant aux premiers rayons du soleil. Le mont Batur est là, érigé en dieu bien veillant qui veille sur son peuple, il est doux et abrupte en même temps; le lac Batur s'étend à ses pieds d'un air las et débonnaire. ce paysage invite au rêve. Qui devient vite cauchemar, car je suis coupée dans mon émotion par des touristes qui hurlent à la photo et au selfie, à qui aura le plus beau selfie avec le mont Batur et le soleil levant. C'est précisément cela qui agace à Bali et dans des endroits comme le mont Batur qui est sacrément touristique. Mais cette vue reste gravée dans mon esprit, touristes ou pas autour, ce moment il m'appartient.

Etape 4: Amed et ses environs - Après avoir quitté le ciel et les sommets de Bali, nous voilà revenus plus bas, arrivant dans la petite bourgade de bord de mer qu'est Amed. Attention ici rien à voir les Kuta, Sanur et autres Seminyak. Ici, les pêcheurs font le loi et nous avons vu très peu de touristes pendant notre séjour à Amed. Cela fût sûrement le coin de Bali le moins peuplé en touristes de tout notre séjour, c'est pour ça que j'ai adoré. Ici tout est simple la vie coule tranquillement. On se réveille au doux son des enfants de Made qui jouent dans le jardin e à l'entrain de la grand-mère qui commence à faire la popote. On se lève et deux petits chats viennent nous accueillir au sortir du lit, comme des fleurs. Il sont tout doux, tout est doux ici et on ressent vraiment cette douceur de vivre des balinais à cet instant précis. On s'accorde une petite grasse mat' et le midi, alléchés par les poissons vendus au restaurant de Made, nous nous asseyons à une table en rotin. Made est notre hôte Airbnb et il est adorable. Le lendemain matin nous lui demandons si nous pouvons nous joindre à la pêche avec lui, il nous dit que oui ,toujours l'air timide et discret, mas heureux de nous faire partager son quotidien. Et là, nous ne savons pas encore que nous allons vivre un des moments les plus forts de notre voyage.

Aller la pêche à 4h du matin avec les locaux ça fait rêver et je commence à croire que où que l'on aille ici il faut se lever tôt pour adirer ce que la nature a de plus beau à offrir. En même ne dit-on pas, que l'avenir appartient à ce qui se lèvent tôt ? Et bien le nature aussi. Nous nous élançons sur notre scooter loué la veille et nous suivons Made lui au galop sur son scooter qui fend l'air du petit matin et roule tout droit à travers les rues d'Amed comme si sa vie en dépendait. Arrivés sur le bord de la plage, nous lançons des petits signes de tête aux autres locaux mais sans vouloir trop nous faire remarquer, en effet, nous ne venons pas voir une attraction touristique mais nous venons partager un moment de leur vie qui leur est cher. Ce moment est si précieux à nos yeux, et les locaux sont si pudiques. Mon chéri commence à se sentir l'âme d'une balinais et offre d'aider à mettre un des bateaux à l'eau, à les voir faire, cela semble facile, mais point du tout ! Les bateaux balinais ont un corps pas très large, de la largeur des hanches d'une personne assise et la longueur de trois personnes assises les unes devant les autres et sur la côtés deux grandes anses en bois, qui permettent au bateau de rester en flottaison et de ne pas chavirer. Nous admirons les locaux et amis de pêche de Made lancer leurs petits bateaux dans le creux des vagues tels des bouteilles à la mer avec pour message la sérénité et le désir de communier avec la nature. Nous sautons alors à l'envolée dans notre embarcation de bois et nous voilà partis en pleine mer au large d'Amed. S'éloigner de la côte, de ce que l'on connait sans connaître et naviguer vers l'inconnu. C'es fou comme la notion de connu et d'inconnu s'inverse et comme la capacité d'adaptation de l'homme et fulgurante. Amed et la plage sont ce que l'on connait alors qu'ils nous étaient totalament inconnus deux jours auparavant et la mer nous inspire l'inconnu. C'est intense ce sentiment se vouloir se raccrocher à quelque chose à tout prix quand on est face à l'inconnu. Le panorama depuis la mer est magnifique, la montagne est érigée au dessus de la plage, elle fend les nuages en douceur et la nuit embrasse le bord de mer de ses bras solides et rassurants.

Etape 5: Gili Trawangan (voir autre article)


Etape 6: Région de Padang Bai - Après avoir visité Gili T, nous avons repris le bateau direction Padang Bai. Nous avions choisi de revenir dans ce village car cela nous rapprochait de notre dernière escale avant de repartir en Occident... mais aussi car il y a beaucoup de choses à voir aux alentours de Padang Bai et cela en fait donc un très bon pied à terre pour les amoureux du scooter. Les environs de Padang Bai sont reculés et peu touristiques comparé à Ubud. Nous avons donc enfourché notre scooter et pris la route de Sidemen. Il faut presque 1h de Padang Bai pour arriver aux portes de Sidemen, ce petit village encore préservé, qui ne vaut pas forcément le détour une fois là-bas. En effet, le village en lui-même est maussade et un peu gris mais les gens vous accueillent quand même avec un large sourire ce qui fait la beauté de l'endroit. Sans compter sur les enfants qui vous font des grands coups à la sortie de l’école. Sidemen c'est le Bali rural dans toute sa splendeur. En revanche, les alentours de Sidemen valent vraiment le coup: la région en un peu plus en hauteur comparé à Padang Bai et sur le chemin on peut admirer statues et singes sur le bord des routes, rizières en terrasse, et vues imprenables sur la jungle et les montagnes. Cette région est très verte et embrumée à cause des montagnes, mais entre deux rayons de soleil, c'est magnifique. Nous avons mangé dans ce restaurant où il n'y avait que nous et nous avions une vue grandiose sur la rizière.

Sur le retour, nous avons poussé jusqu'à Tirta Gangga, que nous avions aperçu la veille. Nous avons été subjugué par l’architecture de ce temple, réel palace sur l'eau, avec les poissons sous nos pieds, nous faisons les enfants et sautons de rondins de pierre en rondins de pierre; c'est sympa pour se détendre en fin de journée et apprécier la fraîcheur qui se dégage des points d'eau quand l'atmosphère devient trop lourde de chaleur.

Le lendemain, nous prenions la route de Klungkung, cette cité impériale considérée comme la plus puissante des 9 royaumes de Bali au 17ième siècle. C'est évident que nous faisons un arrêt rapide au palais de Klungkung majestueux entouré d'eau et qui surplombe la ville. Nous essayons ensuite de nous enfoncer dans la ville pour trouver à manger pour le midi. C'est alors que nous tombons sur le marché de textiles couvert de Klungkung, je n'avais jamais vu telle merveille de marché, tous les tissus, toutes les couleurs, tous les motifs, une vraie caverne d'Ali Baba ! Evidemment nous ne croisons aucun touriste et les locaux agissent comme si nous n'étions pas là, nous nous faisons alors tout petit et laissons l'atmosphère ambiante nous en mettre plein les yeux avant de repartir sur notre scooter.

A l'aller sur la route de Klungkung, nous avions repéré un petit temple au bord de l'eau mais aussi un petit panneau indiquant des minerais de sel près de la côte. Au retour, nous nous sortons du grand axe qui rejoint Padang Bai et tournons direction Kusamba cette petite bourgade de bord de mer qui est reconnue dans tout Bali pour son sel d'une pureté incroyable. Nous essayons d'abord d'expliquer que nous voulons aller voir les minerais de sel en langue des signes, heureusement le Guide du Routard avait prévu un petit lexique la fin du bouquin ou "sel" y était traduit. Une fois dit "sel" en balinais, le jeune homme, nous sourit et nous indique alors le chemin. Nous arrivons près d'une cahute avec des murs et toit en paille et à ce moment un local parlant anglais nous accueille à bras ouverts. Tout heureux de touver deux touristes avides d'en savoir plus sur son artisanat, il nous explique d'abord que l'eau de mer est mise à sécher dans des espèces d'étangs naturels fait de sable noir volcanique, tout cela moitié anglais, moitié balinais ! Ensuite, ils laissent le sel de mer sécher au soleil, puis il est récolté avec des genres de racleurs géants sur ce sable noir volcanique. Viennent alors maintes étapes de filtration et purification de ce sel encore à l'état pur et non travaillé. Aujourd'hui il n'y a que très peu de locaux qui font ce sel de Kusamba dans les règles de l'art et des traditions. Le sel est ensuite mis encore une fois à sécher dan des rondins de bois de cocotier avec des feuilles de cocotier. Et on obtient ce sel d'une pureté rare qui sert aujourd'hui les plus grandes tables et hôtels resorts de Bali. Nous repartons avec nos petits sacs de sel de Kusamba au super goût fait avec amour de la nature. Enfin nous finissons notre journée au temple de Goa Lawah, ce temple incongru connu pour avoir été construit autour d'une cave de chauve-souris. Il a été érigé au 11ième siècle par Mpu Kuturan un des premiers prêtres à introduire l'hindouisme à Bali. Alors seul point sur ce temple, vous ne pouvez pas vous approchez trop près de la cave des chauve-souris pour des raisons de sécurité mais aussi des raisons d'odorat. En effet, les chauve-souris vivent dans cette cave et n'en sortent pas de la journée, donc les excréments et les odeurs sont très présents. Ça vous ravira les sens. Nous revenons à Sanur tous les sens mis à l'épreuve, la tête plein d'images, de rencontres et de paysages à couper le souffle.

Nous quittons Bali le surlendemain, avec un beau souvenir de cette île paradisiaque, cette île des dieux et de la Bintang.

J'ai failli laisser Jérémie là-bas...

Highlights de mon voyage à Bali

  • Amed, sa tranquillité et la pêche au petit matin - Comme je l'ai exprimé plus haut, Amed a été l'un de mes coup de coeur de Bali, sa tranquillité, son charme de bourgade de bord de mer. Les hôtels d'éco-tourisme sont bien cachés, nous n'avons pas croisé de touristes à cette époque. la plages étaient désertes et la pêche au petit matin reste à jamais gravée dans ma mémoire surtout ce moment où les dauphins nous on rejoint pour nous offrir leur danse du matin.

  • Les routes des temples à travers rizières, ce sentiment de liberté - Sur la route de Sidemen et sur la route de Tirta Empul - Ces routes balinaises à travers les rizières où l'on a jamais croisé personne et où nous faisions attention de bien prendre les itinéraires bis ou encore de nous éloigner des axes principaux. Ce sentiment de liberté à bord de notre scooter, cheveux au vent, en claquettes, à sillonner la campagne balinaise à s'arrêter où bon nous chantait, à nous arrêter quand nous avions perdu notre route pour demander tant bien que mal aux passants, à faire coucou aux enfants qui allaient ou rentraient de l'école; c'est ça la vie, je ne crois pas que cela soit plus difficile que cela. Le bonheur est simple et à porter de main, faut-il encore savoir la lui tendre.

  • La plongée sous marine à Gili, le monde sous un autre jour celui du silence infini - Ici encore une expérience inoubliable quand nous embarquons dans ce bateau qui nous amène vers une nouvelle expérience pour moi du moins, car mon chéri avait déjà fait de la plongée sous marine. Nous nous jetons à la mer tel des James Bond aguerris, et suivons à la lettre notre guide qui est française. La chance ! ça facilite la communication. C'est fou, on se sent si petit et si impuissant face à l'immensité de l'océan. Les poissons de toutes sortes nous passent à côté, ne nous évitent pas mais vivent leur vie malgré nous, ces gros poissons nageant avec eux. On ose à peine déranger ce milieu, cet équilibre si parfait, ce silence si pénétrant. A ce moment là, c'est peut-être le seul instant de ma vie je m'entend respirer, que moi, ça me prend dans tout le corps et cela devient plus présent que mes pensées. Et alors je me sens vivante, plus que jamais car je m'entends respirer et cette respiration n'est pas perdue dans un ensemble de brouhaha et de vie extérieure; à cet instant il n' y a que moi avec moi-même face à cette immensité. Je me sens si petite et si vivante à la fois.

  • Enfin Kusamba où résonne la fin de notre séjour. Cette bourgade très peu ouverte aux touristes où on ne parle pas anglais mais où l'on produit un des sels les plus fins du monde dans un environnement tout ce qu'il y a de naturel. En effet, nous décidons avant de repartir à la civilisation vers Sanur, de faire une halte à Kusamba pour voir comment ce sel si prestigieux est fabriqué à Bali. Ce sel est fait de mer, de soleil et de patience surtout, ce qui en fait un produit si luxueux pour l'Indonésie.



 
 
 

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